Dakar
2009.
Stop ou encore?
22/01/2009 - Le Dakar a fini sa grande
boucle a fini sa grande boucle autour de Buenos Aires. Pour sa premiere
édition (et dernière??) hors d'afrique, le célèbre
rallye-raid aura connu autant de vifs succès que de cruelles,
et pourtant si habituelles déconvenues.
De la pampa à la Patagonie, de la cordillière
des Andes au redoutable désert d'Atacama, les 9000km du
parcours ont été, plus encore peut être que
l'Afrique, un théatre somptueux de décors naturels
monumentaux et variés.
En traversant l'atlantique, le Dakar a aussi abandonné
cette image extrêmement polémique, d'un défilé
indécent, éhonté et colonialiste, de couteux
véhicules de courses, cotoyant pour le seul motif futile
du sport, des populations marqués par la guerre, la pauvreté
et l'abandon général.
Au contraire, le public sud-américain, très
grand amateur de sport mécanique (héritage sans
doute de grandissime Fangio), s'est massé sur le bord des
routes tout au long du rallye-raid. Près de 500,000 personnes
à Buenos Aires pour le départ, de nombreux aficionados
postés dès 5h pour assister au départ des
spéciales, drapeaux et appareils photos à la main;
pour la 1e fois de son histoire, le Dakar ne cotoie plus la misère
et reçoit un succès populaire et passionné
sur les terres traversées.
Si Marc Coma remporte la compétition moto
haut la main, la catégorie auto aura été
mouvementée. L'abandon des Mitsubishi, le court passage
en tête du champion du monde des rallye-raid Al attiyah
(BMW), la domination puis l'abandon de Carlos Sainz (Volkswagen)
ont été autant d'évenements qui ont rythmé
l'épreuve bien plus que d'habitude. Le sud-africain Giniel
De Villiers (Volkswagen) devient ainsi le 1er africain sacré
sur le Dakar, disputé ironiquement hors de son continent
natal.
Pour une 1e édition sur un parcours nouveau,
le Dakar n'aura pas echappé aux réajustements de
toute derniere minute. Ainsi, les 5 591 km de spéciales
initialement prévues ont été amputées
de près de 20%, et la 11e spéciales a même
été totalement annulée. Il reste difficile
de critiquer l'organisation sur ces modifications, justifiées
à chaque fois sur des impérieuses raisons de sécurité.
N'oublions pas aussi que le tracé a du être mis en
place en moins d'un an, suite à l'annulation du Dakar 2008.
Nouveau parcours, nouveaux paysages, nouveau Dakar?
Hélas, le Dakar conserve toujours son horrible et inacceptable
caractéristique. Certain la jusitifie avec un intolérable
cynisme comme "le prix à payer". Bon an, mal
an, le rallye-raid accepte avec une affligeante fatalité
un nombre toujours constant de morts et blessés graves,
concurrents et spectateurs confondus.
Le motard Pascal Terry -victime d'un accident cardiaque
et retrouvé mort seulement 2 jours après- et deux
passagers d'un véhicule -percuté par un camion de
soutien logistique du Dakar- auront été les victimes
de l'édition 2009. Ajoutons 3 pilotes motos dans le coma
et un spectateur dans un état grave à l'heure où
ces lignes sont écrites. La fracture du fémur d'un
jeune spectateur lors de la 1re étape semblerait presque
anecdotique.
Organisation impossible, amateurs sous-preparés,
irrespects récurrents des autos et camions pour les concurrents
motos, quelque soit les raisons, la mort et l'accident grave sont
acceptés comme d'habitude, avec une légéreté
consternante. Si la mort de Senna a entrainé une véritable
révolution sécuritaire en Formule 1, le Dakar a,
semble-t-il, abandonné depuis de nombreuses années
le sort de ses participants à la plus grande des fatalités.
Pour 2010, un retour en Afrique de l'Ouest est
exclue (la situation étant encore plus instable dans cette
région du monde qu'il y a un an). Le choix se portera entre
une nouvelle virée sud-américaine ou un retour en
Afrique, avec un parcours Tunisie-Lybie-Egypte.
